Mon opinion : Carole Martinez est un OVNI en littérature, une écrivaine, une fabuliste, une poétesse comme il en existe peu. Son écriture évolue de romans en romans. Si ses premiers romans ne connaissent pas encore les envolées lyriques des deux derniers, ils comprennent déjà l'originalité et la poésie du verbe qui font de son auteur une figure à part. Dans "Le coeur cousu", le merveilleux s'inscrit dans les liens créés par du fil et une aiguille. Même renoncer, vieillir, prennent des formes dont le charme n'avait jamais été aussi joliment décrit. Dans le "Domaine des murmures", un envoûtement semble prendre en otage le public comme le lecteur, au point que l'Histoire s'en trouve transformée. Dans "Les roses fauves", l'odorat et la vue entraînent le lecteur dans un tourbillon coloré, une danse effrénée et virevoltante. Dans ce nouveau livre, rêves et cauchemars rapportent une vision inédite de la corrélation entre la Terre et les hommes. La Poésie est vivante dans la forme comme dans le fond. Carole Martinez, une visionnaire ? Pas dans le sens où elle veut prédire l'avenir, mais dans le sens où son écriture parvient si parfaitement à décrire ses visions. Elle est une fabuleuse écrivaine, de cet adjectif qui tient de la fable, de la légende. Excellente fablière, elle le fait de manière si peu conventionnelle.