Le roman est écrit, tantôt en prose, tantôt en vers libre. Toujours à la 3è personne du singulier. M. et Mme se partagent la prose. Blaise et Alexandrine Daniel. Ils occupent toute la largeur de la page. Est-ce parce qu'ils sont riches ? Le vers libre est réservé à la domestique. Elle n'a pas de nom, seulement des initiales. Le vers libre est formé de courtes phrases sans ponctuation. Est-ce parce qu'elle n'a pas le temps de faire de longues phrases ? Est-ce le reflet d'une pensée qui parfois s'échappe ? Ou parce qu'elle n'a pas d'éducation ? Parce qu'elle n'est qu'une bonne et que son statut social ne lui permet pas d'occuper tout l'espace ? Ne doit-elle exister que sur les côtés et se faire voir le moins possible ? Ces vers sont situés tantôt à gauche (le plus souvent), tantôt à droite. Jamais au milieu. Ce qui est à droite, on ne le comprend pas entièrement au moment de la lecture. Pourquoi le texte passe-t-il subitement à droite ? Pourquoi cette rupture ? Ce n'est qu'à la fin, et en relisant les passages de droite, que l'on prend conscience de leur valeur. J'ai aimé les dialogues en off, mis en évidence par la disposition des mots. L'absence de la petite bonne au centre de la page met son phrasé encore plus en lumière. Sa présence s'en trouve accrue. L'absence de ponctuation donne des lectures différentes. Plusieurs drames se jouent dans ce huis-clos. En découvrant l'histoire, je me disais qu'elle pourrait bien s'adapter au théâtre et à ses ressorts dramatiques.

Avertissement : lecteurs pressés : s'abstenir ! La première partie du livre raconte longuement la jeunesse du personnage. L'auteur n'en est pas à son coup d'essai : il s'agit d'une réécriture d'un texte déjà publié mais jusqu'alors inabouti. La longueur de cette partie est volontaire, mais pour quelle raison ? Est-elle un miroir de ce temps de la jeunesse qui semble interminable ? Fait-elle écho au long blocage dans lequel le personnage est enfermé ? Est-elle le reflet du temps nécessaire à l'éclosion de la maturité ? Le rapport au temps revient de manière récurrente dans l'oeuvre de Haruki Murakami. Dans ce livre, il raconte à deux reprises la cérémonie du thé. Celle-ci cultive par excellence l'art de la lenteur. Patienter jusqu'à ce que le thé soit prêt, jusqu'à ce que son goût soit proche de la perfection, puis déguster. Le livre semble fonctionner un peu de la même manière. La deuxième partie, quant à elle, intrigue : J'ai eu l'impression de ne pas comprendre tout ce qu'il y avait à comprendre. L'impression d'opacité est-elle due à une culture différente ? A un vécu différent ? Il y a bien une histoire, et elle fonctionne ; mais où veut-il en venir ? La troisième partie donne DES réponses. Le récit est fantastique, onirique, probablement métaphorique. Les mains referment la dernière de couverture, et la pensée continue son cheminement... Tout au long du récit, des informations sont disséminées, qui, selon la l'importance donnée par le lecteur à un élément plutôt qu'à un autre, donnent une interprétation. Ces dernières peuvent être multiples. Je suis impatiente de pouvoir en parler à quelqu'un qui l'aura lu !

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